Le porteur de dépêches est un tableau peint par Alphonse de Neuville en 1880. Des éclaireurs prussiens, aux environs de Metz, ont fait prisonnier un homme qui essayait de traverser les ligues ennemies. Tandis qu'on le fouille, il reste campé en face des officiers étrangers, attablés devant les reliefs d'un déjeuner (Imago Mundi)

Ce tableau a été reproduit plusieurs fois en figurines.

Par exemple ce superbe diorama de base HISTOREX, réalisé par André LEIBA. La photo ci-dessous provient du numéro 51 de la revue Figurines Magazine. Il a été présenté à Sèvres ... en 1985 ! Voilà qui ne nous rajeunit pas ; pour ma part, à l'époque je n'avais pas encore sombré dans le monde de la figurine.

Il a également fait l'objet d'une création complète par Juan Carlos AVILA RIBADAS (se reporter à l'article dans le numéro 103 de la même revue).

Et en figurines plates ??? Oui, c'est possible ! Au catalogue de Christian Carl Cortum Zinnfigurinen, on trouve une série reproduisant assez fidèlement la scène.

Un exemple de réalisation, la photo provient du site de l'éditeur.

Voici toutes les pièces de la série, apprêtées à la peinture Humbrol, en gris mat n° 28 passé en trois couches bien diluées au WS. 

Pour resserrer la composition, les talons ont été supprimés et remplacés par de petites tiges métalliques collées sur la face arrière. Ces tiges seront piquées dans la planchette de base du décor. Procéder avec précaution en prenant tout son temps. 

Cette scène se prête bien à la réalisation d'un diorama en boite éclairée, dont je commence à avoir un peu l'habitude. La réalisation de la boîte suit le même principe que les deux précédentes, voir ici et là. Inutile donc d'y revenir.

Les dimensions de la boîte sont les suivantes : L210 x H150 x P 100 mm (il faut un peu de place pour l'éclairage). La fenêtre d'observation mesure 120 x 63 mm

L'élément principal du décor sera bien entendu la façade de l'auberge, placée en biais comme sur le tableau. Un dessin en perspective va permettre d'accentuer l'effet de profondeur. Rien de très compliqué en respectant un point de fuite vers lequel convergent toutes les lignes. 

Pour le principe, voir par exemple ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_de_fuite

Voici le "plan" de la façade dessiné sur papier.

Je reproduis ce dessin sur un carton d'encadrement et je découpe les ouvertures. Quelques morceaux de carte plastique représenteront les volets et les cadres des fenêtres. L'escalier est réalisé à partir de planchettes de bois taillées à la dimension des marches.

Les murs sont ensuite recouverts d'une fiche couche d'enduit texturée au couteau à peindre, quelques lignes sont gravées sur le fronton pour représenter les joints entre les pierres.

La rambarde en fil de cuivre soudé à l'étain m'a donné, justement, du fil à retordre ! La hauteur doit être précise car deux personnages vont s'y appuyer. Plusieurs  tentatives ont été nécessaires pour arriver à un résultat à peu près correct. 

Mise en place des personnages encore vierges de toute peinture.

Après de multiples essais, il est temps de sortir les pinceaux !

La peinture des figurines n'appelle pas de commentaires particuliers. Pour l'uniformologie, je me suis très largement inspiré des sources citées plus haut, ainsi que sur l'Osprey Men-at-Arms n° 416 (German Armies 1870-1871).

Voici le décor en cours de peinture. La façade de l'auberge, au premier plan, est bien détaillée. Le fond l'est beaucoup moins, afin d'accroître l'impression de profondeur. J'ai représenté sommairement les deux cavaliers qui figurent à l'arrière-plan du tableau, ainsi que les trois personnages (une femme et deux enfants) qui surveillent la scène depuis le seuil de leur maison. A ce stade il reste encore un peu de travail ...

On sort le décor de la boîte et on met les personnages en place ... 

Les petites tiges métalliques facilitent grandement les choses, à condition d'avoir soigneusement repéré leur emplacement sur le sol !

Il semble que l'affaire se présente plutôt bien. Pour les plus attentifs, les fameuses dépêches, puisque c'est bien d'elles qu'il s'agit, ont été jetées au sol avec les autres effets du prisonnier. Elles doivent être très fines, du papier aluminium alimentaire convient parfaitement.

Quelques ultimes retouches, on ferme la boîte ! 

Et on monte l'ensemble avec le passe-partout muni de sa plaquette et l'encadrement fabriqué avec du chambranle de 30 mm peint et verni.

Une ultime photo (très moyenne) et voilà, l'affaire est dans la boîte !

En espérant ne pas devoir patienter trop longtemps pour la présenter aux copains lors d'une prochaine expo ...